© Stéphane Dugast
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La Passion selon Jost

Géographe spécialisé sur les questions tropicales en aménagement environnement et développement, maître de conférence à l'université de Nouvelle-Calédonie, observateur et représentant français de la mission scientifique " Surpaclip " en 1997 et chef de la mission " Passion 2001 ", Christian Jost est devenu un spécialiste de l'île de Clipperton.

LES EVOLUTIONS
- Christian Jost : " L'évolution est assez lente dans un écosystème inhabité. On a tout de même relevé de récentes marques d'occupation humaine comme des inscriptions fraîches sur la cabane des pêcheurs et la stèle. Il y a aussi deux nouveaux bateaux échoués et de plus en plus de déchets. Sur le plan de la flore, l'îlot proche du camp Bougainville a perdu sa végétation. Il y aussi eu une modification de la faune ornithologique assez considérable. Un exemple, les fous masqués sont passés d'une population de 8 000 en 1968 à une population actuelle estimée à 80 000 individus "


" Pour moi, l'enjeu environnemental est considérable, car depuis les années 1960, on constate une dégradation de l'écosystème tant terrestre que lagunaire. L'île est devenue un désert ! La couronne ne présente plus aucune forme de végétation autre que les 674 cocotiers. Seuls quelques îlots sont herbacés ."

LES ENJEUX
" Depuis sa fermeture naturelle vers 1850, le lagon, d'eau douce en surface, est devenu un véritable bouillon de culture. Les fonds sont tapissés de sédiments organiques brun-rouge nauséabonds où les taux de sulfures des eaux sont importants et où la présence de bactéries planctoniques permet une biogenèse d’hydrocarbures qui interpellent les scientifiques. La végétation du lagon est luxuriante et présente un important recouvrement d’algues et de phanérogames que consomment les crabes. Il semble ne plus rester aucune des espèces de poissons signalées par la passé. Le lagon est en train de mourir ! "

LES SOLUTIONS
" Une ouverture de passe ! Certes, cela irait à l'encontre des idées de certains scientifiques biologistes lagunaires qui souhaitent étudier un lagon en train de mourir mais, à mon sens, il serait aussi intéressant, sur le plan biologique, de rouvrir les anciennes passes naturelles afin d'étudier un lagon en train de ressusciter ! D'un point de vue économique, l'ouverture d'une passe serait très intéressante car le lagon présente la particularité d'avoir des fosses profondes qui serait un havre portuaire même pour des bâtiments de 6 à 8 mètres de tirant d'eau. Base militaire, scientifique, base hauturière car la ZEE de la Passion est au centre de l'une des zones du monde les plus poissonneuses, notamment en thon "

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